Vous l'avez reconnu ?.......

dimanche 26 avril 2009

@@@@@@@

Les origines du mystérieux @



Savez vous que...

Ce cher @, si embêtant à taper avec 2 ou 3 doigts quand on n'a qu'un PC, et qui sert à introduire les adresses électroniques qui font suite à nos adresses Internet, n'est pas du tout un abominable symbole sorti tout droit du cerveau sadique d'un quelconque Yankee.

En fait, @ est une abréviation latine. Mais oui! Elle est employée dès le XVIIème siècle, et peut-être même avant, dans le latin dit de chancellerie, et cela dans toute l'Europe (et pas l'Amérique!). Elle correspond à la préposition latine ad (= à) avec l'idée de direction, et est l'origine, par ailleurs, de à en français et de at en anglais, exactement comme l'esperluète & remplace et. Elle constitue assez souvent la première ligne de l'adresse de documents internationaux.

Par exemple:

@ SSMM Ludov. & Marg. R&R de Francae

se lit:

à leurs Majestés Louis et Marguerite Roi et Reine de France

Vous l'aviez deviné, bien sûr.

Donc ce petit symbole devrait être lu et appelé ad et non pas at en anglais, ou n'importe quel autre barbarisme. Quant à son appellation graphique, elle est, elle, on ne peut plus... française! Foin des arrobas, artau bas, harobath et autres arrobâneries.

Ce sont des imprimeurs bien de chez nous qui ont tout simplement désigné ce caractère par ses éléments descriptifs évidents a-rond bas (de casse). Bas de casse signifie minuscule, la version majuscule (haut de casse) ayant également existé. La casse est le casier dans lequel étaient rangés les caractères de plomb, les caractères majuscules, ou lettres capitales, en haut et les caractères minuscules en bas.

Ce terme est devenu une désignation typographique internationale: n'oublions pas que le français fut la langue de référence pendant au moins deux siècles en Europe et que les typographes étaient, par définition, des ouvriers cultivés.

Les concepteurs d'Internet ont donc gardé ce signe qui continue à être utilisé dans les pays anglo-saxons pour indiquer une adresse de destinataire.

Réjouissons-nous donc, le latin redevient, interneti graciae, langue d'usage international. Et le français aussi. Même s'ils ne sont pas toujours faciles à reconnaître...

Pour la bibliothèque numérique

Je ne sais pas si vous êtes au courant que la Bibliothèque numérique mondiale vient de voir le jour - il y a une petite semaine - sous l'impulsion de l'ONU. Je vous donne le lien si vous avez envie d'aller la visiter
http://www.wdl.org/fr/
Il y a des documents iconographiques accompagnés de leur historique et des documents vidéo eux aussi ressitués dans leur contexte . C'est ainsi que je viens d'assister à l'arrivée d'un bateau d'immigrants au port d'Ellis Island.
Voilà, je trouve, une belle initiative de l'ONU.
Amitiés à tous
Françoise

lundi 20 avril 2009

Merveilleux moment de lecture

Je viens de lire Quelques-uns des cent regrets de Philippe Claudel. L'auteur, déjà connu pour Les âmes grises adapté au cinéma avec Jean-Pierre Marielle et le regretté Claude Villeret, Le rapport de Brodeck qui a eu le Goncourt des lycéens en 2008 je crois, La petite fille de Monsieur Linh, y présente un homme qui revient sur les lieux de son enfance à la mort de sa mère qu'il avait quittée 16 ans plus tôt.
Il va passer 3 jours dans cette petite ville du Nord de la France, inondée par la crue d'une rivière. Isolé dans le temps et l'espace, il va explorer l'amour filial par petites touches, évoquer le père absent dont on dit qu'il est mort en héros à la guerre et écrire sa page dans le Livre de dettes révélé par l'une des figures de passage dans le parcours du narrateur, livre dans lequel chacun n'a droit qu'à cent regrets avant de mourir, mourir de ne plus avoir à regretter. C'est sur cette légende que se termine le livre, écrit tout en finesse, en délicatesse dans une langue magnifique et émouvante.
Je suis presque triste de l'avoir terminé...
Bonne lecture, si d'aventure vous allez à la rencontre de Philippe Claudel.
Françoise