“Il y a des coins de paysages où le chasseur, soudain, a peur de son fusil…” Jules RENARD ( Journal 1909).

Le même, dit on, répondait à une invitation par : “non merci, je passe la soirée avec moi-même”. Je me fais impression du, comme disent les modernes, “copain“ prodige, de celui qui revient pour guetter du coin de l ‘œil si l ‘on tuera le veau gras, ce que je ne souhaite pas car je suis au régime !…Or donc bonjour à toutes et tous. Voilà une année qui enfin se termine et dont nous ne chanterons pas les louanges. Une histoire immédiate dont le citoyen que je suis a honte. Mes parents m ‘on dit qu’il y a quelques années qu’on remplissait des convoies ferroviaires de gens au faciès que la bourgeoisie jugeait inquiétants,  aujourd’hui  c’est les avions…il n‘y a que le moyen de transport qui change et le nom du ministre aussi. J’ai honte de l ‘égoïsme, non pas celui, élégant et quelque peu désespéré d’un Jules Renard, mais celui de la férocité des gros bras biens musclés, des têtes bien vides, de la sauvagerie financière, de la médiocratie télévisuelle et des ligues mièvres et bien-pensantes. Le réchauffement de la planète n’inquiète essentiellement que ceux qui dorment au chaud et le gout du maïs transgénique ne gène pas les clients des resto-du cœur.

Voilà ce que parfois on a envie de murmurer dans le silence assourdissant des indifférences, ne nous endormons plus. Je nous souhaite une année 2011 de veille, de vigilance et d ‘alarmes. L‘insomnie voilà le souhait que je forme.