....... partagée avec Jean-Claude et Chantal, venus à Clermont à l'occasion du salon de la décoration et des arts créatifs ! Nous nous sommes retrouvés au Centre Jaude et sommes allés dîner au restaurant Le Dôme.
La truffade était excellente et le petit goût acidulé du beaujolais nouveau a bien délié nos langues pour que l'on fasse plus ample connaissance.
En résumé, excellente soirée. Et c'est bien grâce aux copains et copines qu'on ne sombre pas dans la déprime où le brouillard dégoulinant de ce mois de novembre semblait vouloir nous entraîner.
Salut à tous et à bientôt de vos nouvelles
Françoise
samedi 22 novembre 2008
Les femmes à l'assemblée
Rassurez-vous, je ne vais pas transformer ce blog en tribune politique ! Ce titre est tout simplement celui de la pièce de théâtre que je suis allée voir hier au soir à la salle Boris Vian. Très bien interprétée par la troupe clermontoise Le Valet de Coeur, c'est une pièce d'Aristophane, le célèbre auteur grec du 4ème siècle avant JC.
Le propos en est simple ; nous sommes à Athènes et les femmes se révoltent en prenant le pouvoir et l'assemblée. Les décisions qu'elles prennent déconcertent tout d'abord les hommes : il s'agit dans un premier temps de rassembler tous les biens sur l'agora afin que désormais ils appartiennent à tout le monde. Cette logique de partage est poussée à son paroxysme par les femmes et on partage même....... les femmes, jeunes et vieilles, belles et laides !
Malgré la réputation de cet auteur, et de la troupe pour notre capitale auvergnate, j'ai quand même été un peu déçue.
D'abord, j'ai regretté que cette pièce, qui semblait commencer dans un propos engagé, sinon politique du moins social, ne soit en fait qu'un divertissement burlesque. Mais, je dois dire que je n'aime que peu le comique burlesque. Ensuite, j'ai regretté que cette troupe d'acteurs - tous parfaits, au demeurant - n'ait pas, pour l'occasion, pris plus de risques en interprétant un auteur contemporain ; il y aurait eu des droits d'auteur certes, mais cela aurait été plus courageux. Les descendants d'Aristophane ne vont bien sûr réclamer aucun subside émanant de la recette .....
Cela dit, ce spectacle a permis aux clermontois de découvrir un petit bout de théâtre grec, de se rendre compte que la société de cette époque était infiniment moins pudibonde que la nôtre et comme il faut toujours modérer son propos, cela a aussi permis à la troupe de gonfler un peu ses finances.
Je pense toutefois que l'un des rôles du théâtre amateur pourrait être de nous faire connaître des auteurs contemporains qui ont tant de mal à monter leurs pièces, que ce soit à Paris ou en province.
Mais tout ceci n'engage que moi....
Salut à tous et bon vent.
Françoise
Le propos en est simple ; nous sommes à Athènes et les femmes se révoltent en prenant le pouvoir et l'assemblée. Les décisions qu'elles prennent déconcertent tout d'abord les hommes : il s'agit dans un premier temps de rassembler tous les biens sur l'agora afin que désormais ils appartiennent à tout le monde. Cette logique de partage est poussée à son paroxysme par les femmes et on partage même....... les femmes, jeunes et vieilles, belles et laides !
Malgré la réputation de cet auteur, et de la troupe pour notre capitale auvergnate, j'ai quand même été un peu déçue.
D'abord, j'ai regretté que cette pièce, qui semblait commencer dans un propos engagé, sinon politique du moins social, ne soit en fait qu'un divertissement burlesque. Mais, je dois dire que je n'aime que peu le comique burlesque. Ensuite, j'ai regretté que cette troupe d'acteurs - tous parfaits, au demeurant - n'ait pas, pour l'occasion, pris plus de risques en interprétant un auteur contemporain ; il y aurait eu des droits d'auteur certes, mais cela aurait été plus courageux. Les descendants d'Aristophane ne vont bien sûr réclamer aucun subside émanant de la recette .....
Cela dit, ce spectacle a permis aux clermontois de découvrir un petit bout de théâtre grec, de se rendre compte que la société de cette époque était infiniment moins pudibonde que la nôtre et comme il faut toujours modérer son propos, cela a aussi permis à la troupe de gonfler un peu ses finances.
Je pense toutefois que l'un des rôles du théâtre amateur pourrait être de nous faire connaître des auteurs contemporains qui ont tant de mal à monter leurs pièces, que ce soit à Paris ou en province.
Mais tout ceci n'engage que moi....
Salut à tous et bon vent.
Françoise
dimanche 16 novembre 2008
Coup de coeur
Je voudrais vous faire partager un coup de coeur de lecture. Il s'agit de Laurent Gaudé. Peut-être le connaissez-vous déjà.... On le voit peu, on l'entend peu. Peut-être est-il jugé médiatiquement incorrect ou alors, tout simplement c'est son choix, jugeant que l'écrit est plus fort que la parole. Et vraiment, ses textes sont forts, tellement forts...
Je l'ai découvert avec Le soleil des Scorta, livre pour lequel il a eu le Goncourt en 2004. C'est un livre magnifique, baigné de lumière et de drame méditerranéens, dans lequel on plonge corps et âme. Et puis il y eut aussi en 2005 La mort du roi Tsongor, en 2006 Eldorado qui évoque l'émigration clandestine (ou l'immigration, cela dépend de quel côté de la Méditerranée on se place) , en 2007 Dans la nuit du Mozambique, recueil de nouvelles. Et enfin, je suis en train de lire La porte des Enfers qui évoque la douleur et le désespoir de deux parents dont le fils a été tué au cours d'une fusillade de rue en Italie.
Son écriture prend littéralement aux tripes et nous entraîne malgré nous au coeur de la souffrance humaine. Cet écrivain est aussi dramaturge ; j'ai sur les rayons de ma bibliothèque quelques-unes de ses pièces mais je ne les ai pas encore lues.
C'est un auteur qui vaut le détour....
Je vous souhaite une bonne lecture si d'aventure, vous achetez ses bouquins.
Françoise
Je l'ai découvert avec Le soleil des Scorta, livre pour lequel il a eu le Goncourt en 2004. C'est un livre magnifique, baigné de lumière et de drame méditerranéens, dans lequel on plonge corps et âme. Et puis il y eut aussi en 2005 La mort du roi Tsongor, en 2006 Eldorado qui évoque l'émigration clandestine (ou l'immigration, cela dépend de quel côté de la Méditerranée on se place) , en 2007 Dans la nuit du Mozambique, recueil de nouvelles. Et enfin, je suis en train de lire La porte des Enfers qui évoque la douleur et le désespoir de deux parents dont le fils a été tué au cours d'une fusillade de rue en Italie.
Son écriture prend littéralement aux tripes et nous entraîne malgré nous au coeur de la souffrance humaine. Cet écrivain est aussi dramaturge ; j'ai sur les rayons de ma bibliothèque quelques-unes de ses pièces mais je ne les ai pas encore lues.
C'est un auteur qui vaut le détour....
Je vous souhaite une bonne lecture si d'aventure, vous achetez ses bouquins.
Françoise
De l'autre côté du banc
On a tous fréquenté des brocantes pour y dénicher l'objet qui complètera notre collection, le livre rare dont on a entendu parler et qu'on ne trouve nulle part ailleurs ou pour tout simplement prendre un "bain de nostalgie" en regardant, en touchant tous ces objets qui ont parfois fait partie de notre enfance. Moi, comme vous tous j'imagine, j'ai erré dans ces manifestations et je me suis ainsi constitué une collection de missels, une autre de vieux fers à repasser dont la vie se prolonge auprès de mes livres pour les maintenir en équilibre vertical - ils ont de la chance, vous ne trouvez pas ? J'y ai aussi souvent trouvé des bricoles, inutiles souvent, belles quelquefois et pas chères toujours.
Mais jamais je n'avais participé pour vendre mes propres objets. Et pourtant mes placards sont encombrés d'objets, de bibelots, de vaisselle dont je ne me sers plus, et chaque fois que je les vois je me demande toujours ce que je vais bien pouvoir en faire . Les jeter ? Non, c'est impossible.... Les donner ? Oui, mais à qui ? Et je referme la porte du buffet en disant "On verra, c'est pas urgent, ça gêne pas bien pour le moment...." Josy, fervente adepte des brocantes, a déjà essayé de me traîner avec elle, mais sans succès. Il faut dire qu'une fois je suis allée la voir, à Culhat, je crois. C'était pendant l'été : il faisait gris et humide, il faisait froid, il y avait du vent et elle devait jongler avec les averses et étendre des bâches pour protéger ses objets . Nous avons bu un café sur la place de l'église, le nez dans les bourrasques et cette petite visite m'a confortée dans mon refus des brocantes soumises aux aléas météorologiques.
Mais un copain nous a proposé de participer à la super-brocante régionale à la Grande Halle du Zénith. Et on s'est dit "pourquoi pas ? "puisqu'on était entre gens de bonne compagnie. On serait à l'abri du vent, de la pluie et autres petits inconvénients de ce genre. Certes, l'inscription est chère - trop chère, même - puisqu'il en coûte 37 € aux exposants. Il faut donc être sûr de pouvoir vendre suffisamment pour récupérer cette mise de fonds. On s'est dit que ce n'était pas un souci, vu le nombre impressionnant de livres que nous avons accumulés depuis tant d'années. Et puis, on s'est dit que si on était perdants, on n'en mourrait pas et qu'on ne recommencerait pas l'expérience.
Nous nous sommes donc gaillardement lancés dans le tour de nos bibliothèques et de nos armoires pour faire le tri de ce que l'on voulait vendre. Parfois, il y eut débat : Oh, non, on va pas vendre celui-ci, je le relirai, mais celui-là oui, cet autre peut-être encore........ Et ce bibelot qui vient de ta mère, qu'en penses-tu ? et bla-bla-bla, et bla-bla-bla........ Une fois tous les objets triés, inventoriés, époussetés pour certains et entreposés dans le garage, il a fallu définir un prix. Et c'est là que les choses se sont compliquées... Quel prix peut-on vendre un livre, tout beau, tout propre, sans aucune page cornée - mais, oui, monsieur, on prend soin de nos livres !... - lequel livre on a acheté 20 ou 25 € ? Que peut-on demander pour cette suspension encore pimpante mais un peu démodée et qui ne cadre plus beaucoup avec nos goûts et notre décoration ? Ça, c'est une vraie question.... Lorsque le choix fut fait, nous avons donc mis des post-it sur nos "tranches de vie" et tout rangé dans des caisses en attendant le grand jour.
Le "grand jour", c'était hier et nous devions nous présenter à la Grande Halle entre 6 et 7 heures du matin. C'est tôt mais nous ne nous sommes pas plaints car on savait que certains exposants étaient là depuis 4 heures. En fait, au tirage au sort, on a eu de la chance !
Á 9 heures, les portes se sont ouvertes au public et très vite nous nous sommes rendu compte que nos post-it étaient non seulement inutiles mais nous désavantageaient car les gens ne s'arrêtaient même pas pour regarder ce que l'on proposait. On a compris pourquoi lorsque nous les eûmes enlevés. En fait, ces inoffensifs bouts de papier constituent une sorte de barrière entre vendeur et acheteur et empêchent le jeu de la brocante, j'ai nommé "le marchandage". Les clients potentiels se disent que puisque le prix est déjà affiché, ce n'est plus la peine d'entamer une quelconque discussion. Nos affaires ont en effet démarré dés qu'il n'y eut plus d' étiquettes...
Il y a tous les types d'acheteurs, celui qui marchande à tout coup, avec le sourire et celui-ci a gagné d'avance, celui qui marchande mais sans sourire et celui-là a perdu. Il y a le petit gamin qui sort difficilement son portemonnaie de sa poche déjà très encombrée, qui ne trouve pas l'appoint et à qui on dit "ça va, c'est bon, cherche pas ! " C'est à un jeune garçon que j'ai ainsi vendu une grosse dizaine de livres de Stephen King pour 7 €. Son sourire et ses remerciements m'ont largement récompensée et j'étais satisfaite d'avoir comblé la boulimie d'un jeune lecteur.
Mais il y a aussi les grincheux qui marchandent avec une telle mauvaise foi qu'on a envie de leur demander s'ils ne veulent pas qu'on leur donne l'objet qu'ils convoitent. C'est ainsi qu'une femme a marchandé honteusement le prix d'un jouet dont je lui disais pourtant que le prix regonflerait la tirelire de mes petits-fils. Je conçois qu'elle n'en ait rien à faire de mes petits-fils ; mais en plus elle avait l'air acariâtre et disait "Non, non, 3 € (car c'était le prix sur lequel elle débattait !) c'est trop cher ! 1 € ce serait bien. " Je lui ai dit que non, que tant pis pour elle (elle, elle a pensé "tant pis pour moi") que ce jouet irait grossir le stock d'une garderie ou d'une crèche. Elle avait pourtant l'âge et le profil pour être elle aussi grand-mère et j'avais très envie de lui dire des "sottises". Cependant, il faut rester poli, souriant et courtois et je l'ai regardée partir sans regret.
Il y a aussi les flâneurs, ceux qui ne regardent même pas ce qui est présenté et traversent les allées à toute vitesse. On se demande ce qu'ils sont venus faire là, surtout que l'entrée est payante ! Même à 1 €, pour une famille, cela peut faire une petite somme.
Dans leur grande majorité, les gens qui viennent là sont extrêmement gentils et détendus. Ils viennent pour faire "leur bonne affaire" et le marchandage fait évidemment partie du jeu. Et nous, les exposants, il ne faut surtout pas y aller avec le désir de "faire du fric", mais seulement avec l'idée que les objets que l'on vend vont avoir une deuxième vie, serviront à quelqu'un d'autre, décoreront un autre intérieur ou iront grossir les rayons d'une autre bibliothèque.
Dans ce type de manifestations, il y a toujours foule et lorsque l'on veut passer de l'autre côté du banc pour aller voir ce que proposent les autres exposants, on est poussés, bousculés et on n'arrive à peine à accéder aux stands. Et là, brusquement, on prend conscience que derrière notre table à tapisser ou nos tréteaux, on est drôlement à l'abri ! De là, on n'a même pas l'impression que la foule est si énorme. On discute avec les gens qui sont à côté de nous, derrière nous, on compare nos prix, on échange nos expériences et la journée, longue pourtant, passe à une vitesse folle.
En fin de compte, on a vendu un service de table qui ne nous servait plus depuis longtemps, des livres, quelques jouets de mes petits-fils, quelques DVD, des bibelots inutiles, quelques ustensiles de cuisine et quelques appareils électro-ménagers mais on a surtout passé une bonne journée avec les copains que l'on a terminée tous ensemble autour d'une bonne table. Et on est tous rentrés dans nos fonds.....
Alors, à refaire ? Oui, je crois.... Et vous viendrez me voir à la Grande Halle, l'année prochaine, n'est-ce pas ? Elle se tient toujours à la mi-novembre. Je vous y attendrai !
Françoise
Mais jamais je n'avais participé pour vendre mes propres objets. Et pourtant mes placards sont encombrés d'objets, de bibelots, de vaisselle dont je ne me sers plus, et chaque fois que je les vois je me demande toujours ce que je vais bien pouvoir en faire . Les jeter ? Non, c'est impossible.... Les donner ? Oui, mais à qui ? Et je referme la porte du buffet en disant "On verra, c'est pas urgent, ça gêne pas bien pour le moment...." Josy, fervente adepte des brocantes, a déjà essayé de me traîner avec elle, mais sans succès. Il faut dire qu'une fois je suis allée la voir, à Culhat, je crois. C'était pendant l'été : il faisait gris et humide, il faisait froid, il y avait du vent et elle devait jongler avec les averses et étendre des bâches pour protéger ses objets . Nous avons bu un café sur la place de l'église, le nez dans les bourrasques et cette petite visite m'a confortée dans mon refus des brocantes soumises aux aléas météorologiques.
Mais un copain nous a proposé de participer à la super-brocante régionale à la Grande Halle du Zénith. Et on s'est dit "pourquoi pas ? "puisqu'on était entre gens de bonne compagnie. On serait à l'abri du vent, de la pluie et autres petits inconvénients de ce genre. Certes, l'inscription est chère - trop chère, même - puisqu'il en coûte 37 € aux exposants. Il faut donc être sûr de pouvoir vendre suffisamment pour récupérer cette mise de fonds. On s'est dit que ce n'était pas un souci, vu le nombre impressionnant de livres que nous avons accumulés depuis tant d'années. Et puis, on s'est dit que si on était perdants, on n'en mourrait pas et qu'on ne recommencerait pas l'expérience.
Nous nous sommes donc gaillardement lancés dans le tour de nos bibliothèques et de nos armoires pour faire le tri de ce que l'on voulait vendre. Parfois, il y eut débat : Oh, non, on va pas vendre celui-ci, je le relirai, mais celui-là oui, cet autre peut-être encore........ Et ce bibelot qui vient de ta mère, qu'en penses-tu ? et bla-bla-bla, et bla-bla-bla........ Une fois tous les objets triés, inventoriés, époussetés pour certains et entreposés dans le garage, il a fallu définir un prix. Et c'est là que les choses se sont compliquées... Quel prix peut-on vendre un livre, tout beau, tout propre, sans aucune page cornée - mais, oui, monsieur, on prend soin de nos livres !... - lequel livre on a acheté 20 ou 25 € ? Que peut-on demander pour cette suspension encore pimpante mais un peu démodée et qui ne cadre plus beaucoup avec nos goûts et notre décoration ? Ça, c'est une vraie question.... Lorsque le choix fut fait, nous avons donc mis des post-it sur nos "tranches de vie" et tout rangé dans des caisses en attendant le grand jour.
Le "grand jour", c'était hier et nous devions nous présenter à la Grande Halle entre 6 et 7 heures du matin. C'est tôt mais nous ne nous sommes pas plaints car on savait que certains exposants étaient là depuis 4 heures. En fait, au tirage au sort, on a eu de la chance !
Á 9 heures, les portes se sont ouvertes au public et très vite nous nous sommes rendu compte que nos post-it étaient non seulement inutiles mais nous désavantageaient car les gens ne s'arrêtaient même pas pour regarder ce que l'on proposait. On a compris pourquoi lorsque nous les eûmes enlevés. En fait, ces inoffensifs bouts de papier constituent une sorte de barrière entre vendeur et acheteur et empêchent le jeu de la brocante, j'ai nommé "le marchandage". Les clients potentiels se disent que puisque le prix est déjà affiché, ce n'est plus la peine d'entamer une quelconque discussion. Nos affaires ont en effet démarré dés qu'il n'y eut plus d' étiquettes...
Il y a tous les types d'acheteurs, celui qui marchande à tout coup, avec le sourire et celui-ci a gagné d'avance, celui qui marchande mais sans sourire et celui-là a perdu. Il y a le petit gamin qui sort difficilement son portemonnaie de sa poche déjà très encombrée, qui ne trouve pas l'appoint et à qui on dit "ça va, c'est bon, cherche pas ! " C'est à un jeune garçon que j'ai ainsi vendu une grosse dizaine de livres de Stephen King pour 7 €. Son sourire et ses remerciements m'ont largement récompensée et j'étais satisfaite d'avoir comblé la boulimie d'un jeune lecteur.
Mais il y a aussi les grincheux qui marchandent avec une telle mauvaise foi qu'on a envie de leur demander s'ils ne veulent pas qu'on leur donne l'objet qu'ils convoitent. C'est ainsi qu'une femme a marchandé honteusement le prix d'un jouet dont je lui disais pourtant que le prix regonflerait la tirelire de mes petits-fils. Je conçois qu'elle n'en ait rien à faire de mes petits-fils ; mais en plus elle avait l'air acariâtre et disait "Non, non, 3 € (car c'était le prix sur lequel elle débattait !) c'est trop cher ! 1 € ce serait bien. " Je lui ai dit que non, que tant pis pour elle (elle, elle a pensé "tant pis pour moi") que ce jouet irait grossir le stock d'une garderie ou d'une crèche. Elle avait pourtant l'âge et le profil pour être elle aussi grand-mère et j'avais très envie de lui dire des "sottises". Cependant, il faut rester poli, souriant et courtois et je l'ai regardée partir sans regret.
Il y a aussi les flâneurs, ceux qui ne regardent même pas ce qui est présenté et traversent les allées à toute vitesse. On se demande ce qu'ils sont venus faire là, surtout que l'entrée est payante ! Même à 1 €, pour une famille, cela peut faire une petite somme.
Dans leur grande majorité, les gens qui viennent là sont extrêmement gentils et détendus. Ils viennent pour faire "leur bonne affaire" et le marchandage fait évidemment partie du jeu. Et nous, les exposants, il ne faut surtout pas y aller avec le désir de "faire du fric", mais seulement avec l'idée que les objets que l'on vend vont avoir une deuxième vie, serviront à quelqu'un d'autre, décoreront un autre intérieur ou iront grossir les rayons d'une autre bibliothèque.
Dans ce type de manifestations, il y a toujours foule et lorsque l'on veut passer de l'autre côté du banc pour aller voir ce que proposent les autres exposants, on est poussés, bousculés et on n'arrive à peine à accéder aux stands. Et là, brusquement, on prend conscience que derrière notre table à tapisser ou nos tréteaux, on est drôlement à l'abri ! De là, on n'a même pas l'impression que la foule est si énorme. On discute avec les gens qui sont à côté de nous, derrière nous, on compare nos prix, on échange nos expériences et la journée, longue pourtant, passe à une vitesse folle.
En fin de compte, on a vendu un service de table qui ne nous servait plus depuis longtemps, des livres, quelques jouets de mes petits-fils, quelques DVD, des bibelots inutiles, quelques ustensiles de cuisine et quelques appareils électro-ménagers mais on a surtout passé une bonne journée avec les copains que l'on a terminée tous ensemble autour d'une bonne table. Et on est tous rentrés dans nos fonds.....
Alors, à refaire ? Oui, je crois.... Et vous viendrez me voir à la Grande Halle, l'année prochaine, n'est-ce pas ? Elle se tient toujours à la mi-novembre. Je vous y attendrai !
Françoise
mardi 11 novembre 2008
OUVRIR UNE ECOLE C'EST FERMER UN SUPERMARKET
Je viens de lire le message de Françoise dont l'honnêteté l'amène à s'excuser d'une erreur d'appréciation sur un film que je n'ai d'ailleurs pas vu.
J'ai toujours vécu la solitude du mauvais élève, et aujourd'hui ce serait sans doute pire. Je crois que ce qui a changé ce n'est pas le contenu de l'enseignement mais les conditions de vie de ceux à qui l'on enseigne et donc, bien sûr, les conditions que l'on peut qualifier de pédagogiques, de l'enseignement. Au fond est ce la réalité ( ici ce que l'on enseigne) ou la façon dont les choses sont reçues qui a changé ? J'ai l'impression qu'en règle générale les conditions de vie ( ou de survie) ont été changées à tel point que ce qu'on peut en percevoir n'a plus rien à voir avec ce que nous avons vécu même si l'alphabet n'a pas changé et si la lois de la chute des corps reste fondamentalement la même. L'alphabet est le même mais le discours est tout autre, même si les tempêtes intérieures demeurent, ce discours que nous avons de façon quasi inconsciente en tête.
C'est l'idéologie qui n'est plus la même ( même si le terme idéologie peut paraître inquiétant). On a appris à nos gamins que tout est marchandise, qu'on en prend, si et si seulement, on en veut. Qui n'a pas entendu un de ces gentils ados dire : l'histoire et la littérature ça serre à rien quand on est chauffeur pois lourd, footballeur, électronicien ou chanteur de rock ? Quand on a l'impression que toute les pulsions ( y compris la pulsion de mort ) peuvent être satisfaites on a aucune envie de s'interroger sur le sens des mots ou l'origine du monde. On peut se contenter de ce que Nike nous propose. On le voit : donc c'est le réel. Quant à notre génération elle a vécu une époque où l'enseignement nous proposait un instrument de prise de pouvoir sur le réel et non de prise de pouvoir sur le voisin. Et même si la méthode était parfois ( hélas) musclée, le résultat était bien là...
Il faut pour tenter d'être complet ne pas oublier que l'enseignement c'est comme la santé ça coûte cher et ça rapporte peu...alors à quoi bon ? On peut continuer à fermer des écoles, supprimer des postes d'enseignants. Comprendre et savoir c'est commencer à désobéir, donc il faut discrètement remettre de l'ordre dans cet univers permissif !..
Pour clore une de ces interrogations à gueule de provocation : est ce que ouvrir une école n'est plus fermer une prison ? Dans le fond je vais aller voir ce film...merci Françoise et vive Victor Hugo.
J'ai toujours vécu la solitude du mauvais élève, et aujourd'hui ce serait sans doute pire. Je crois que ce qui a changé ce n'est pas le contenu de l'enseignement mais les conditions de vie de ceux à qui l'on enseigne et donc, bien sûr, les conditions que l'on peut qualifier de pédagogiques, de l'enseignement. Au fond est ce la réalité ( ici ce que l'on enseigne) ou la façon dont les choses sont reçues qui a changé ? J'ai l'impression qu'en règle générale les conditions de vie ( ou de survie) ont été changées à tel point que ce qu'on peut en percevoir n'a plus rien à voir avec ce que nous avons vécu même si l'alphabet n'a pas changé et si la lois de la chute des corps reste fondamentalement la même. L'alphabet est le même mais le discours est tout autre, même si les tempêtes intérieures demeurent, ce discours que nous avons de façon quasi inconsciente en tête.
C'est l'idéologie qui n'est plus la même ( même si le terme idéologie peut paraître inquiétant). On a appris à nos gamins que tout est marchandise, qu'on en prend, si et si seulement, on en veut. Qui n'a pas entendu un de ces gentils ados dire : l'histoire et la littérature ça serre à rien quand on est chauffeur pois lourd, footballeur, électronicien ou chanteur de rock ? Quand on a l'impression que toute les pulsions ( y compris la pulsion de mort ) peuvent être satisfaites on a aucune envie de s'interroger sur le sens des mots ou l'origine du monde. On peut se contenter de ce que Nike nous propose. On le voit : donc c'est le réel. Quant à notre génération elle a vécu une époque où l'enseignement nous proposait un instrument de prise de pouvoir sur le réel et non de prise de pouvoir sur le voisin. Et même si la méthode était parfois ( hélas) musclée, le résultat était bien là...
Il faut pour tenter d'être complet ne pas oublier que l'enseignement c'est comme la santé ça coûte cher et ça rapporte peu...alors à quoi bon ? On peut continuer à fermer des écoles, supprimer des postes d'enseignants. Comprendre et savoir c'est commencer à désobéir, donc il faut discrètement remettre de l'ordre dans cet univers permissif !..
Pour clore une de ces interrogations à gueule de provocation : est ce que ouvrir une école n'est plus fermer une prison ? Dans le fond je vais aller voir ce film...merci Françoise et vive Victor Hugo.
Bonjour à tous
J'espère que vous allez tous bien malgré la grisaille de ce 11 novembre.
Je voulais aujourd'hui rectifier le contenu de l'un des messages que j'ai laissé concernant le film ENTRE LES MURS. Quand on se trompe, n'est-ce pas, il faut savoir reconnaître ses erreurs de jugement.
Ce week-end, j'ai eu l'occasion de rencontrer un jeune enseignant qui exerce son "art" en ZEP de la région parisienne. Il m'a dit avoir tout à fait reconnu ses conditions de travail dans le film et m'a dit que sur une heure de cours, lorsqu'il arrivait à faire 10 mn d'enseignement il était heureux et estimait ne pas avoir perdu son temps. Le reste de la séquence est souvent consacré à de la discipline ou à des discussions inutiles et interminables comme on en voit dans le film.
J'ai donc trop jugé ce film d'après mon expérience de collège de province où effectivement rien n'est pareil. Et je m'interroge : que sont devenus notre enseignement et notre éducation ? Il est en tout cas complètement évident qu'ils ne sont plus les mêmes pour tout le monde et que tous les élèves ne sont plus logés à la même enseigne.... Que faire ?
Bonne journée quand même.....
Françoise
Je voulais aujourd'hui rectifier le contenu de l'un des messages que j'ai laissé concernant le film ENTRE LES MURS. Quand on se trompe, n'est-ce pas, il faut savoir reconnaître ses erreurs de jugement.
Ce week-end, j'ai eu l'occasion de rencontrer un jeune enseignant qui exerce son "art" en ZEP de la région parisienne. Il m'a dit avoir tout à fait reconnu ses conditions de travail dans le film et m'a dit que sur une heure de cours, lorsqu'il arrivait à faire 10 mn d'enseignement il était heureux et estimait ne pas avoir perdu son temps. Le reste de la séquence est souvent consacré à de la discipline ou à des discussions inutiles et interminables comme on en voit dans le film.
J'ai donc trop jugé ce film d'après mon expérience de collège de province où effectivement rien n'est pareil. Et je m'interroge : que sont devenus notre enseignement et notre éducation ? Il est en tout cas complètement évident qu'ils ne sont plus les mêmes pour tout le monde et que tous les élèves ne sont plus logés à la même enseigne.... Que faire ?
Bonne journée quand même.....
Françoise
mercredi 5 novembre 2008
Petit film mais propos intéressant
Hier, j'ai vu un film intéressant, HOME. C'est, je crois, un premier film défendu par les excellents Olivier Gourmet et Isabelle Huppert, qui, l'un comme l'autre, savent n'apparaître que là où il le faut.
La trame du film nous présente une famille qui vit en bordure d'une autoroute désaffectée ; il y a là le père, la mère et leurs 3 enfants - 2 filles et un jeune garçon . Toute la famille s'est approprié l'espace de l'autoroute et c'est la liberté. Le petit Julien y fait du roller et du vélo, la grande soeur se fait bronzer à côté des rambardes de sécurité et la mère cultive son jardin à proximité de l'asphalte désormais inutile. En somme, une vie tranquille loin du trafic....
Mais toute chose a une fin en ce monde matérialiste qui veut posséder le moindre espace libre pour circuler. Un jour, l'autoroute est rouverte et ...... le cauchemar commence. Et ce huis-clos de rêve devient enfermement.
N'hésitez pas, allez voir ce petit film de Ursula Meier. Il passe au Capitole ; sans pub, c'est assez rare pour être souligné. Vous passerez un bon moment et vous découvrirez aussi la jeune Madeleine Budd.
Par ces temps pluvieux, c'est une bonne façon "d'ouvrir les fenêtres", même si, même si..... Mais je ne vous en dis pas plus.
Amitiés à tous
Françoise
La trame du film nous présente une famille qui vit en bordure d'une autoroute désaffectée ; il y a là le père, la mère et leurs 3 enfants - 2 filles et un jeune garçon . Toute la famille s'est approprié l'espace de l'autoroute et c'est la liberté. Le petit Julien y fait du roller et du vélo, la grande soeur se fait bronzer à côté des rambardes de sécurité et la mère cultive son jardin à proximité de l'asphalte désormais inutile. En somme, une vie tranquille loin du trafic....
Mais toute chose a une fin en ce monde matérialiste qui veut posséder le moindre espace libre pour circuler. Un jour, l'autoroute est rouverte et ...... le cauchemar commence. Et ce huis-clos de rêve devient enfermement.
N'hésitez pas, allez voir ce petit film de Ursula Meier. Il passe au Capitole ; sans pub, c'est assez rare pour être souligné. Vous passerez un bon moment et vous découvrirez aussi la jeune Madeleine Budd.
Par ces temps pluvieux, c'est une bonne façon "d'ouvrir les fenêtres", même si, même si..... Mais je ne vous en dis pas plus.
Amitiés à tous
Françoise
Fabuleux mardi .....
Oui, ce matin, je ne cache pas ma joie. Dans ce monde de b......, une nouvelle fenêtre vient de s'ouvrir et elle s'appelle peut-être Obama. L'horizon chargé de ces derniers jours se déchire quelque peu. Evidemment, rien ne va se faire dans les jours qui suivront son investiture en janvier, mais cette élection est un tel message d'espoir qu'il est difficile de ne pas y croire. En tout cas, moi, je veux croire que les choses vont changer et c'est un vrai électro-choc qui va se répandre en ondes multiples sur le monde entier.
La balle est dans son camp....... L'Amérique va changer et redevenir celle que l'on a envie d'aimer.
La balle est dans son camp....... L'Amérique va changer et redevenir celle que l'on a envie d'aimer.
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