Vous l'avez reconnu ?.......

mardi 11 novembre 2008

OUVRIR UNE ECOLE C'EST FERMER UN SUPERMARKET

Je viens de lire le message de Françoise dont l'honnêteté l'amène à s'excuser d'une erreur d'appréciation sur un film que je n'ai d'ailleurs pas vu.
J'ai toujours vécu la solitude du mauvais élève, et aujourd'hui ce serait sans doute pire. Je crois que ce qui a changé ce n'est pas le contenu de l'enseignement mais les conditions de vie de ceux à qui l'on enseigne et donc, bien sûr, les conditions que l'on peut qualifier de pédagogiques, de l'enseignement. Au fond est ce la réalité ( ici ce que l'on enseigne) ou la façon dont les choses sont reçues qui a changé ? J'ai l'impression qu'en règle générale les conditions de vie ( ou de survie) ont été changées à tel point que ce qu'on peut en percevoir n'a plus rien à voir avec ce que nous avons vécu même si l'alphabet n'a pas changé et si la lois de la chute des corps reste fondamentalement la même. L'alphabet est le même mais le discours est tout autre, même si les tempêtes intérieures demeurent, ce discours que nous avons de façon quasi inconsciente en tête.

C'est l'idéologie qui n'est plus la même ( même si le terme idéologie peut paraître inquiétant). On a appris à nos gamins que tout est marchandise, qu'on en prend, si et si seulement, on en veut. Qui n'a pas entendu un de ces gentils ados dire : l'histoire et la littérature ça serre à rien quand on est chauffeur pois lourd, footballeur, électronicien ou chanteur de rock ? Quand on a l'impression que toute les pulsions ( y compris la pulsion de mort ) peuvent être satisfaites on a aucune envie de s'interroger sur le sens des mots ou l'origine du monde. On peut se contenter de ce que Nike nous propose. On le voit : donc c'est le réel. Quant à notre génération elle a vécu une époque où l'enseignement nous proposait un instrument de prise de pouvoir sur le réel et non de prise de pouvoir sur le voisin. Et même si la méthode était parfois ( hélas) musclée, le résultat était bien là...

Il faut pour tenter d'être complet ne pas oublier que l'enseignement c'est comme la santé ça coûte cher et ça rapporte peu...alors à quoi bon ? On peut continuer à fermer des écoles, supprimer des postes d'enseignants. Comprendre et savoir c'est commencer à désobéir, donc il faut discrètement remettre de l'ordre dans cet univers permissif !..

Pour clore une de ces interrogations à gueule de provocation : est ce que ouvrir une école n'est plus fermer une prison ? Dans le fond je vais aller voir ce film...merci Françoise et vive Victor Hugo.

Aucun commentaire: