Je savais "Jojo" malade, gravement malade. Le hasard avait fait qu'il vivait dans le même foyer résidence que ma belle-mère qui m'avait prévenue de son hospitalisation à la fin du printemps. C'est donc grâce à ma belle-mère que je l'avais rencontré et lui avais fait part de mon parcours. Évidemment, il ne savait pas qui j'étais mais à chacune de nos rencontres, j'ai parlé avec un homme tout à fait charmant, cultivé, qui aimait la vie et les gens et prenait sa maladie avec beaucoup de fatalisme. J'ai eu l'occasion de déjeuner deux fois en sa compagnie et j'avais passé à chaque fois un très agréable moment.
Jeune, il voulait faire les beaux-arts - il peignait à ses heures perdues et très bien paraît-il - mais cela ne plut pas à son père qui jugeait que ces arts-là n'étaient pas suffisamment beaux. Il a donc "erré" une année en droit puis a décidé de faire médecine. A défaut du droit, cette voie fut considérée par son père comme suffisamment royale et il y a fait son chemin avec plaisir. Il était devenu pédiatre.
Lorsque j'étais à Gelles, nous n'apercevions que l'étudiant qui venait passer les week-ends chez ses parents et nous ne le connaissions pas. Mais lorsque je l'ai rencontré à Chamalières - c'était quelque temps avant que je vous retrouve tous - j'ai vu un homme souriant, gai et c'est ce souvenir que je garderai de lui. Soudain, je me surprends avec un regret dans la tête : j'aurais bien aimé pouvoir encore partager sa table. Je ne pourrai pas l'accompagner à Gelles mais j'aurai une pensée pour lui.
Françoise
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