Vous l'avez reconnu ?.......

lundi 16 mars 2009

Carbure et autres merveilles ...

(Ecrit par Michel Grodwohl, alias Miquet. Le dimanche 15 mars 2009)

Mon chauffage au dortoir


Vous vous en souvenez toutes et tous, les dortoirs n'étaient pas chauffés, pas plus que l'eau des lavabos collectifs.

Ayant toujours eu une attraction pour la chimie pratique, et mon père m'ayant précocément initié à la spéléologie, j'ai repéré un jour, dans le placard idoine, au fond de la salle d'étude, les produits qui se trouvaient dedans . Oh, quelle brillante idée !
Il y avait là du carbure de calcium dont j'avais justement vu mon père garnir les fameuses lampes de spéléo.
Je ne savais pas vraiment que le gaz qui brûlait dans ces lampes était de l'acétylène, gaz très inflammable, très instable, très explosif ; je ne me souvenais que de sa flamme très blanche et très chaude, de sa réaction avec l'eau et du dégagement de chaleur intense dans les cuves des dites lampes.

Retournant tout ça dans mon cerveau de pré-ado déjà "touche-à-tout", je pris une petite quantité de ces dangereuses granules, deux encriers Waterman vides - vous vous souvenez, ces "trucs" en verre polygonaux pour mieux les incliner - et le soir au coucher, sous mon drap et ma couverture, avec ma petite lampe électrique, après la lecture faite par un "grand" et l'extinction des feux, je préparai mon mélange : quelques gouttes de mon encrier plein d'eau sur le carbure et la magie s'opéra !

Bien sûr, pas question de fermer le bouchon, sinon mon "appareil" aurait explosé ! En repliant les jambes pour faire une sorte de tente, une bonne chaleur envahissait mon lit de fer.
Évidemment, avant de m'endormir, je remisais les deux encriers sous le lit, en laissant mon chauffage improvisé distiller son résidu.
Ai-je été le seul pensionnaire de cette époque à avoir eu cette idée ?

En tout cas, dans les années qui suivirent, j'eus l'occasion d'utiliser ce matériau à d'autres fins : un bocal en verre lesté au maximum de cailloux, quelques grains de la substance magique, un peu d'eau, le tout jeté dans un trou de ruisseau - on dit une "gone" dans le Cantal où j'ai grandi - un instant après une explosion assourdie et quelques truites à la sortie dont la vente aux hôteliers palliait mon manque chronique d'argent de poche !
Ah ! avoir eu 11 ans chez le père Espinasse, ça vous fait découvrir de ces choses !

Miquet ( le dimanche 15 mars)

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