Vous l'avez reconnu ?.......

lundi 30 juin 2008

Qui veux gagner des haricots à la sauce tomate?

Bonjour,
Ce jour la à la cantine il y avait du pain frais mais aussi du pain moins frais qu'il fallait finir en priorité. Ce cher A. ESPINASSE a compris que j'avais du pain frais dans ma poche!!!! donc sanction et double peine: 1/ deux bonnes baffes devant tout le monde 2/ triple ration de haricots sauce tomate avec injonction de terminer mon assiette (encouragé par quelques tapes bien appuyées derrière la tète)!!!!!!!!!!!! résultat notre cher directeur a du aller changer de veste et de chemise car mon estomac a été ce jour la plus rebelle que moi. Je me suis permis d'en sourire ce qui m'a permis d'apprécier une fois de plus le calme studieux d'un week end dans cet étrange collège.
C'était en 61 ou 62 et j'ai eu le bonheur de renouveler cette expérience mais avec des lentilles( Antoine fort de son expérience avait pris une posture plus en retrait au cas ou!!)

Henri BOULEGUE

vendredi 27 juin 2008

"Divine" crème de marrons.....

J'ai revu Henri et je dois dire que je suis ravie de l'avoir trouvé en assez bonne forme après ses récents ennuis de santé. Ravie aussi de lire son message qui a fait remonter en moi le souvenir de la crème de marrons.... Elle nous était servie, le vendredi midi si mes souvenirs sont bons, dans des assiettes en plastique jaune paille, juste après des sardines qui baignaient dans l'huile - oui, j'ai bien dit "baignaient"... - et des "fayots" blancs à la sauce tomate qui dégageaient une odeur et un goût que j'identifiais alors comme celui de l'eau de Javel.
Oh, ce repas du vendredi ! Quelle "divine" horreur !... La crème de marrons aurait pu nous faire oublier le reste, mais non, elle était si compacte que l'on pouvait soulever l'assiette quand on plongeait la cuillère dedans - vous me direz que les assiettes étaient très légères ! - et elle était sucrée, tellement sucrée, et pâteuse, tellement pâteuse .... que derrière les infâmes sardines et les horribles haricots blancs, elle finissait de m'écœurer. Et nous les filles, nous n'avons pas eu le loisir de nous échapper vers le cimetière avec des boîtes chipées à la cantine. Si vous nous aviez invitées, je l'aurais fort probablement aimée, cette crème de marrons ! Et elle serait un bon souvenir de rigolade et de camaraderie... Mais voilà, nous les filles étions enfermées dans les soupentes et avions bien peu la possibilité de nous en échapper.
La morale de l'histoire, c'est que 45 ans après, je ne peux manger ni sardines, ni haricots blancs, ni crème de marrons ! Et je crois bien que tout cela nous était servi en un seul et même repas et c'était le vendredi. Corrigez-moi si je me trompe....
Á bientôt de vous lire..
Françoise

jeudi 26 juin 2008

1er contact

Bonjour,
Après quelques moments laborieux me voici connecté (grâce à la patience de Françoise).
Actuellement je suis en convalescence suite à une hospitalisation en chirurgie digestive, je reprend des forces doucement.
J'aurai plaisir a échanger avec vous des souvenirs et des anecdotes de ces années que nous avons partagés dans cet" étrange Collège".
Pour ce qui me concerne je crois avoir "archivé" les souvenirs les moins bons pour ne conserver que du positif.
J'espère que quelques uns se souviennent des expéditions nocturnes sur le Mont "SAINT FOUTY"
avec passage près du cimetière et retour au dortoir pour déguster une grande boite de compote de pomme ou de crème de marron (détournée de la cantine) .
Bonne journée, à bientôt sur le blog et pourquoi pas à GELLES pour une petite "commémo"
Henri BOULEGUE

jeudi 19 juin 2008

La maison familiale de Gelles


J'ai trouvé le lieu magique dont je vous parlais dans un précédent message, lieu tout à fait approprié pour nos retrouvailles.
Il s'agit de la maison familiale de Gelles, située tout à côté du collège, séparée seulement par le bâtiment de l'ancienne école des sœurs.
J'y suis allée cet après-midi et lorsque je suis arrivée aux abords du collège, un groupe d'élèves - 4 ou 5 - sortaient pour aller vers une balade de fin d'année scolaire. Il faisait beau et doux, ma vitre était baissée, ils m'ont vue ralentir et m'ont dit bonjour. J'ai hésité, j'ai failli m'arrêter tout à fait pour leur parler et, après réflexion, je me suis dit qu'ils ne comprendraient pas ce que je pouvais avoir à leur dire. Que leur dire, d'ailleurs ? Mais j'avoue avoir eu un pincement au cœur, d'autant que j'avais appris le matin même que la fermeture du collège était programmée pour 2009, comme vous le lirez dans l'article ci-dessus. Le hasard veut que les élèves que j'ai croisés sont ceux-là même qui sont photographiés dans leur classe.
J'ai rencontré le directeur de la maison familiale qui m'a fait visiter les lieux. Ils sont spacieux, agréables et bien entretenus. Nous aurons de quoi passer un week-end agréable.
Nous avons parlé du collège, puisque lui-même y a été élève, et nous avons évoqué sa future fermeture. Il déplore que les gens de la région, voire du village, inscrivent leurs enfants au collège à Pontgibaud, à Rochefort, ou même en internat à Clermont-Ferrand, prétendant qu'on travaille mieux "à la ville". Pourtant, il y a 45 ans , ce sont les élèves de la "capitale" qui allaient à Gelles : c'est là qu'on étudiait le mieux, disaient nos parents ! C'est un vaste mouvement de la campagne vers la villes qui semble irrémédiable lorsque, comme dans le cas de Gelles, aucune industrie ou aucun site de services ne s'installe pour créer des emplois. Et il ne faut plus que 45 minutes pour aller à la ville en empruntant des routes combien améliorées depuis ce temps où nous y étions !
Hélas, Gelles va dépérir, les commerces vont baisser leur grilles les uns après les autres, nombre de maisons ont fermé leurs volets et meurent lentement. Mais qu'y pouvons-nous ? Nous y retrouver l'espace d'un week-end pour faire revivre nos souvenirs, je crois que c'est là notre seul pouvoir. Alors, à bientôt, n'est-ce pas ?
Françoise

lundi 16 juin 2008

L'arracheur de dents

Très jeune, j'ai souffert des dents. Je crois que dés mes 4 ou 5 ans, j'ai pris en quelque sorte un "abonnement" avec la fameuse roulette. Je me revois très nettement, accompagnée de ma grand-mère, pour aller rendre visite à notre dentiste familial, dont le cabinet se trouvait Avenue Julien à Clermont. Celui-ci était un homme adorable qui pouvait sinon me la faire aimer, cette satanée roulette, du moins faire en sorte que je n'aie pas peur. En tout cas, chez lui, je n'avais jamais mal et j'allais le voir sans aucune appréhension.
Mes ennuis dentaires, ils étaient encore et toujours présents lorsque j'étais au collège. Et il me fallut bien sûr aller chez le dentiste à Gelles. Á cette époque, il n'y avait pas de cabinet permanent et c'était un praticien de Clermont qui venait tous les lundis. Il s'agissait du docteur Mouly.
Je me souviens surtout des rendez-vous d'hiver. Nous étions quelques-uns à quitter la salle d'étude aux environs de 18 heures. Et là, l'horreur commençait.... Il faisait nuit, il faisait froid et on avait peur. Et on avait raison d'avoir peur ! En tout cas, moi, j'avais peur... Ce dentiste était brutal et je ne sais comment il s'y prenait mais je souffrais toujours énormément sur son siège. Le pire, c'est que cette souffrance ne soulageait même pas les maux qui nous avait conduits dans son cabinet. Je me revois, cramponnée aux accoudoirs du fauteuil, pleurant sous les assauts de la roulette et j'ajouterai même qu'il fut vraiment le seul dentiste qui m'ait tiré des larmes de douleur en me "soignant". Lorsque j'évoque ce souvenir, j'ai comme l'impression encore vivace qu'il m'arrachait les dents sans anesthésie.
J'avais hâte de pouvoir retourner voir mon bon docteur Fouques à Clermont qui lui, savait me rassurer et surtout me soigner vraiment... Car la roulette de M. Mouly n'avait rien arrangé, n'avait rien guéri et je repartais pour la "grande sortie" avec une douleur quasi intacte.
Françoise

samedi 14 juin 2008

Le meilleur d'Internet

On accuse souvent Internet de tous les maux et de tous les excès et c'est sûrement vrai. Mais il lui appartient une autre facette qui fait que l'on pourrait dire à son sujet, comme Esope le disait de la langue, "c'est la meilleure et la pire des choses". Et je voudrais dans les lignes qui vont suivre souligner le meilleur d'Internet...
En effet, si cet outil de communication n'existait pas, nous ne nous serions jamais retrouvés. C'est tout à fait par hasard que je me suis connectée sur le site Trombi.com et beaucoup plus par curiosité que par désir réel de retrouver des gens, j'ai entré le nom des deux collèges où j'étais passée, dont celui de Gelles. Je n'y croyais pas du tout, mais pas du tout. Et puis je me disais que 45 ans après, il ne ressortirait rien de mon entreprise. J'étais bien installée dans ma vie, dans mes relations et franchement je n'imaginais pas que quelque chose de positif allait sortir de cette connexion tout à fait inopinée.
Et puis, j'ai eu une première réponse de Patrick Pagès, alias Astérix03. Le premier mail que je lui ai envoyé l'a, paraît-il, fait beaucoup rire car je l'avais vouvoyé. Eh oui, une éducation, comment dire.... "rigide" - le mot vous semble juste ? - a laissé des traces et je dois dire que je ne savais pas vraiment à qui je m'adressais : au copain de classe d'autrefois ou à un étranger quelque peu oublié dont je ne me rappelais que le nom et vaguement le visage enfantin au teint très mat ? Et puis toujours un peu cette peur de l'inconnu.... Il a tellement ri que je n'ai pas recommencé avec les autres !!! Ah si, avec Henri Labbay, notre prof de math, pourtant mon collègue.... Qu'en aura-t-il pensé ? Aura-t-il ri ? Je ne sais....
Patrick m'a ensuite dit que le site Copains d'avant était mieux, qu'il y avait davantage d'inscrits. Alors comme j'avais déjà fait un petit pas, j'en ai fait un second et là, ce fut la découverte.... D'abord Miquet et Joëlle puis Jean-Michel, puis tous les autres et j'ai oublié l'ordre, et peu importe.....
Là, ça commençait à devenir intéressant et j'étais intriguée. Les mails et les coups de téléphone furent nombreux, nous avons appris à nous re-connaître et cela nous a amenés à concrétiser des rencontres. Je suis allée avec mon mari chez Patrick et nous avons passé une agréable après-midi en sa compagnie et celle de sa femme. Joëlle et moi avons déjeuné dans un petit resto sympa au marché Saint-Pierre avec Miquet. Lors d'un de leurs week-ends auvergnats, nous sommes allés au ciné et au resto avec Joëlle et son mari, puis une autre fois au théâtre ; ils sont ensuite venus dîner à la maison. Jean-Michel, lui, je l'ai rencontré sur la route des vacances ; mon mari et moi, nous allions début avril en Bretagne . L'occasion était trop belle et nous avons fait un crochet par Sarzeau. Là aussi, nous avons passé une super après-midi en sa compagnie et celle de sa femme. Lorsqu'ils sont descendus dans le sud, ils sont passés à la maison et ont déjeuné avec nous. Et puis, il y a aussi Josiane, avec laquelle j'ai partagé les bancs de l'école primaire de Ceyrat. J'allais oublier Marie-Claude qui nous a reçues, Josiane et moi, à "coeur ouvert" et dont le mari Yves m'a fait revisiter Gelles et m'a tout expliqué sur ses transformations et Bernard qui m'a donné l'idée de ce blog. Toutes ces rencontres ont été extrêmement riches et chaleureuses.
Et puis, et puis, il y a Henri, Patrice, Ginette, Jean-Claude, et tous les autres que je n'ai pas encore revus et j'espère bien que tout cela se fera bientôt.
C'est ainsi que l'idée de se retrouver tous dans un lieu si possible le plus proche de Gelles, voire à Gelles même, est née. Et je crois bien que nous l'avons trouvé, ce lieu providentiel et magique ! Mais je vous en dirai plus une prochaine fois....
Se rendre compte que notre brève histoire commune constitue un ciment sur lequel nous pouvons bâtir de nouvelles relations est terriblement intéressant et me donne envie de poursuivre. Vraiment ce collège de Gelles nous a tous marqués, pour des raisons et à des degrés divers, mais suffisamment pour qu'il en reste quelque chose dont le meilleur va sortir. J'en suis sûre.... Pas vous ?
Françoise

jeudi 12 juin 2008

Merci à tous

Merci à tous ceux qui participent à cette entreprise. Elle est en train de vivre, de s'étoffer et c'est bien.
Je voulais vous dire que la semaine prochaine, Josiane et moi allons visiter la maison familiale de Gelles, pour envisager sérieusement une date pour notre rencontre. Il nous faut savoir en tout premier lieu la capacité d'accueil de cette maison, même si je la pense assez grande puisqu'ils accueillent des classes d'élèves qui passent leurs examens professionnels en alternance.
Bien sûr, je vous tiens au courant.
A bientôt de vous lire sur ce blog.
Françoise

mercredi 11 juin 2008

asterix03 Gaulois irréductible !!!

bonjour à tous ! j'ai pris un pseudo car je ne savais pas comment fonctionne un blog,c est ma premiere tentative alors soyez indulgents, car en plus l'orthographe n'a jamais été mon point fort,pas comme toi Françoise Jean Mi descendais tous les 15 jours mois plutôt une fois par mois(les colles étant là) . Moi je suis arrivé en 1962 comme Miquet j'arrivais de Blaise ou je ne travaillais pas plus que ça . GELLES......!!! pour moi c'est la galére heureusement il y a les copains et les copines comme Bernard nous étions à la maternelle ensemble à Notre Dame du Port et aprés en vacance à Lagoutelle j'espere qu'il se souviens de tout celà .Jean Mi lui c'etait le pôte je descendais chez lui à Aubiere pour écouter les disques YEYE . Mais assez parlés de moi..Ceci dit j'ai les mêmes souvenirs que vous les chambres glacées , les corvées ( j'étais au bois pour allumer les poêles dans les classes) les premiers bisous avec les copines (comme J Claude) et puis ce pion Pied Noir qui nous agenouillait sur une régle pendant les études.mais je crois quand même que tout celà nous a endurcit peut etre un peu prématurément
je vous laisse pour aujourd'hui mes amities à tous et toutes
Patrick

mardi 10 juin 2008

Gelles !!! simplement, pour moi .....

Gelles!!! simplement, pour moi un petit village en Auvergne qui est ancré dans ma mémoire à jamais. Eh oui, lorsque je suis arrivé à la pension, chez le Père Espinasse, je n'avais pas 13 ans. Comme le disait si bien Jean-Claude dans son message, c'était, en tout cas, les premières années, l'éloignement de la maison et bien sûr la séparation tous les lundis matin, très tôt, d'abord à la gare routière des Courriers d'Auvergne ( en face de la Boule de Neige) place de Jaude, et puis ensuite, à la nouvelle gare routière,(construite à cette époque) près de la place des Salins. Il faut se rappeler, que nous restions à Gelles, pour 2 semaines, sans retour à la maison!!
Aujourd'hui, avec le recul, j'ai l'impression que pendant toute cette période, j'avais tout simplement 2 vies. Une, à la pension, et une autre, chez mes parents, pour "les grandes sorties" et pour les vacances scolaires. Ah oui, je viens de me souvenir que nous appelions cela "les Grandes Sorties".
La pension ? Ce n'était pas du "Charles Dickens" dans Oliver Twist, mais pour moi, je trouvais à l'époque le régime un peu dur..... Le confort était limite et notamment en raison des conditions climatiques en Hiver !!!! enfin vous vous souvenez tous!!! on n' avait pas chaud!!
J'ai beaucoup de souvenirs à raconter, je le ferai sur notre blog avec beaucoup de plaisir.
A très bientôt, jean-michel

Les lunettes du Père Espinasse font beaucoup parler.....

Les lunettes, Gelles et moi, avons une histoire curieuse!
j'ai toujours été un cancre, puisque je redoublais ma 6ème "là-haut", après avoi eu un 3/20 de moyenne sur ma première année à Blaise!

De plus, c'était encore mal parti cette année là...

Quelqu'un se souvient-il de Michel Vie?

personellement, je ne l'oublierai jamais, car le hasard à voulu qu'un soir, en étude nous nous sommes trouvés au même bureau; Il avait posé ses lunettes, pour lire ou écrire, et discrètement, je lui ai demandé si je pouvais les essayer, par pure curiosité!

Ce fut une révélation, car pour la première fois de ma scolarité, je voyais le tableau de façon très nette, et pouvais lire ce qu'il y avait d'écrit!

bien sur, j'en ai parlé a Espinasse, qui fit un mot à ma mère, et depuis j'aitoujours porté des lunettes, bien qu'au début j'en avais honte, et les enlevais aux interclasses!

chose comique: ma mère qui a fait sa carrière comme infirmière à l'Hygiène Scolaire, n'avait jamais détécté ma myopie, certainement la cause de mon échec au lycée, puisque, en bon cancre, toujours au fond, les profs assez anonymes et préssés entre 2 cours se moquaient bien des individualités!

ça méritait bien de chanter "Douce France" avec Espinasse, et d'écouter le 1er 45 t de Johnny Hallyday, qu'avait justement rapporté Michel Vie!

Miquet

5 juin 2008 10:01

Les lunettes du Père Espinasse

Je sais que j'étais très jeune, mais je ne me souviens absolument pas de cette histoire de lunettes du père Espinasse.
Il faudrait me faire passer une photo de lui pour savoir si je le reconnaîtrais...
Je me souviens seulement que lui et sa femme m'accueillaient chez eux pendant mes dimanches de "colle".
Je me souviens aussi qu'il n'hésitait pas à venir vérifier dans les douches si nos débarbouillages se passaient bien. C'était sans doute un voyeur mais à l'époque ça ne me traversait pas l'esprit. Quelle "gamine" j'étais !
Joëlle

3 juin 2008 12:24

Où il est question de l'Irlande....


C'est en classe de 4ème que se passe l'anecdote que je vais vous livrer. Je n'étais au collège que depuis la rentrée de septembre et je me sentais encore un peu isolée. Je n'ai d'ailleurs que fort peu de souvenirs de cette année-là, si ce n'est celui que je vous raconte aujourd'hui.
En classe, j'étais seule sur un petite table de la rangée de gauche, le long des fenêtres. De ma place, le ciel était parfaitement accessible à mon regard et à mes rêves...
A cette époque, j'aimais déjà beaucoup l'histoire - qui ouvre la porte de mon imagination - mais fort peu la géographie, que je trouvais technique, scientifique, froide et pour tout dire, un peu ennuyeuse. L'histoire des hommes, la grande comme la petite, s'accrochait très facilement à ma mémoire alors que les caractéristiques détaillées du milieu dans lequel ils vivent m'intéressaient fort peu. Inutile de vous dire que je délaissais les leçons de géographie.
La période des compositions trimestrielles constituait dans notre univers scolaire un véritable rituel qui mobilisait toute notre énergie mais cela ne m'avait pas pour autant motivée et je ne savais rien, je n'avais rien appris, je n'avais rien révisé en géographie. Que faire donc pour cette composition que je redoutais ? Je décidai de préparer une "anti-sèche" - nous, nous disions une "pompe". La veille du jour fatidique, je me lançai donc dans la préparation d'un brouillon et je choisis le relief de l'Irlande, le programme de la classe de 4ème étant l'Europe physique, je suppose. Quelle chance ! Le sujet tomba justement sur ce thème-là... Je fis semblant d'écrire sur mon cahier tout ce que je savais puis quand je jugeai que suffisamment de temps s'était écoulé - raisonnable pour rédiger un vrai brouillon - je sortis discrètement mon "trésor" que j'avais pris soin de ne pas plier en quatre dans ma poche ou au fond de mon cartable, je le posai sur ma table à côté de ma feuille double de composition et je recopiai, tout simplement...
Mademoiselle Fanton, notre professeur, s'arrêta un instant vers moi et lut ce que j'écrivais. Tout lui parut normal et elle s'éloigna. Je n'ai même pas le souvenir d'avoir tremblé tant j'étais sûre de moi et de mon scénario.
Mon subterfuge passa totalement inaperçu et - j'en ai un peu honte aujourd'hui - j'obtins un 16 à ce devoir. 16 points volés qui ont dû quand même laisser leur trace de culpabilité car jamais je ne recommencerais, ni cette année-là, ni le autres années de collège, ni pendant mes années de lycée.
Je me souviens quand même que sur l'instant j'ai retiré une certaine fierté de ne pas m'être fait surprendre. Il faut dire que la peur d'une mauvaise note sur le bulletin et de ses conséquences, que ce soit au collège ou à la maison, avaient dû galvaniser mon "énergie" et mon inventivité !
Mais, dites-moi, aujourd'hui, il y a bien prescription, n'est-ce pas ? Sinon, comme le cancre de Jacques Prévert, j'efface tout, "les dates et les noms, les phrases et les pièges" et je laisserai les "huées des enfants prodiges" s'évanouir dans l'air pur du petit matin....
Françoise

Pour moi, Gelles....

Pour moi Gelles, c'est d'abord une terrible déchirure, la séparation avec mes parents. Puis le temps et les quinzaines passant on se fait à l'absence des autres, si bien que la pension devint ensuite mon univers et ce jusqu'en 68, fin de mes études à Thiers.

Dans ce milieu au premier abord hostile, j'ai connu des personnes formidables, le Père Espinasse et son épouse bien sûr, Melle Tixier et la cantinière dont j'ai oublié le prénom et le nom, et puis des copains , Bernard Quinsat, Lucien Boyer,Jean-Paul Rodde et Jean-Louis Labourier(décédé depuis) .
Des anecdotes nous en avons tous : le partage des cantines à la récréation ( on faisait mique à deux), les billes avec des pyramides gigantesques, l'animation du foirail tous les jeudis, les clins d'oeil aux soeurs par dessus le mur et puis ce baiser tendrement échangé avec une copine dans le recoin d'un couloir. C'est aussi ça Gelles et si aujourd'hui je n'en retiens que le meilleur c'est peut être ça la force de la soixantaine.
La vie va galopant et prochainement je vous parlerai un peu plus de moi, de ma famille de mes passions. Allez à chacun un peu de se dévoiler.
Amitiés à tous

Jean-Claude

9 juin 2008 11:54

vendredi 6 juin 2008

Impression climatique...


Si je devais résumer Gelles à l'aide de quelques mots,"froid" ferait partie de mes choix. En effet, les hivers y étaient si rigoureux que j'en ai presque oublié comment pouvaient y être les printemps. Si ce n'étaient les jonquilles que nous ramassions par poignées, j'aurais le sentiment de n'y avoir vécu que des hivers, des hivers envahissants et interminables.
Nos dortoirs, sous les soupentes, étaient tellement glacés que le matin, il ne nous était pas toujours possible de faire notre toilette. La glace pendait aux robinets en longs filets blanchâtres et il nous fallait souffler longtemps sur les vitres pour entamer le givre dans l'espoir d'apercevoir un coin de ciel et deviner quel serait le temps de la journée.
Dans les salles de classe, pour la première étude du matin, de 7 h1/4 à 8 h -1/4 je crois, une atmosphère frigorifique nous tombait sur les épaules et je me souviens avoir souvent gardé mon pyjama sous mes vêtements dans l'espoir de ne pas me refroidir trop vite. C'était terrible ! Et pendant cette demi-heure, le ventre vide et transis de froid, nous devions réviser nos devoirs et nos leçons. C'était le moment le plus dur de la journée.
Françoise C.

mardi 3 juin 2008

Un objet, presque un symbole : des lunettes


Bien que 45 ans aient passé, le visage du "Père Espinasse", comme nous l'appelions, est resté gravé à tout jamais dans ma mémoire. Et si par je ne sais quel mystère du destin, il venait frapper à ma porte, je le reconnaîtrais sans peine. Et je serais très certainement aidée par ses lunettes. Ses lunettes, me direz-vous? Mais qu'avaient-elles de si particulier pour que dans mes souvenirs, elles fassent partie intégrante de son visage ? Allons, rappelez-vous !..... Elles n'avaient qu'une seule branche. Ah oui, vous vous souvenez maintenant, n'est-ce pas ?

Du fond de ma mémoire, je revois parfaitement le Père Espinasse, assis au bureau, le coude posé sur les cahiers qu'il corrigeait, retirant de sa main droite ses lunettes par leur unique branche - car, oui, c'était la gauche qui manquait - et laissant circuler son regard soupçonneux sur la classe pour découvrir l'auteur du bruit ou du chuchotement qu'il venait de percevoir. Si je n'y prends pas garde, je me sens encore épiée et ..... prête pour la punition ! 45 ans après.....

Je me suis longtemps demandé pourquoi ces lunettes n'avaient qu'une seule branche. Au début, j'ai cru qu'elles venaient juste d'être cassées et qu'elles allaient être très vite réparées. Car enfin, malgré mon jeune âge, je trouvais que des lunettes à une seule branche, ce n'était ni pratique ni esthétique. Et puis elles donnaient au visage du "Père Espinasse" un air que je jugeais bancal.... Le temps passant, j'étais de plus en plus intriguée par ces lunettes qui ne se réparaient pas et qui me faisaient un peu peur quand elles étaient soudain ôtées dudit visage. J'ai pensé aussi que c'était peut-être par avarice que leur propriétaire ne les emmenait pas chez l'opticien, sans toutefois y croire vraiment. J'ai fini par trembler un peu quand je le voyais les enlever de son nez et regarder la classe car je savais bien qu'une réprimande allait suivre. Mais j'ai fini par m'habituer . Comme vous tous, d'ailleurs, j'imagine ! Quel autre choix avions-nous ?

Je n'ai eu la solution de l'énigme qu'après avoir quitté le collège. Au cours de ma première année d'Ecole Normale, je suis retournée à Gelles et ai revu Monsieur Espinasse (ne disons plus le Père... puisque j'avais quitté les bancs du collège !) Je me souviens avec émotion du goûter qu'il m'offrit ce jour-là et j'ai passé un agréable moment en sa compagnie. Il n'était plus le maître et je n'étais plus l'élève. Je me suis d'ailleurs tellement sentie en confiance que j'ai osé....oui, j'ai osé lui demander pourquoi ses lunettes n'avaient qu'une seule branche et surtout pourquoi il ne les avait jamais fait réparer. Il m'a tout simplement répondu que de cette façon, il était plus facile de les retirer de son nez et de les y remettre. La surveillance, m'a-t-il confié ce jour-là, s'en trouvait facilitée.
Ces lunettes étaient donc ce que j'avais deviné sans toutefois en être sûre, un instrument d'inquisition en quelque sorte.

Est-on en droit d'imaginer le Père Espinasse ôter lui-même une branche à ses lunettes, et la gauche bien entendu puisqu'il était droitier ? Je pense que oui, on peut l'imaginer....
Françoise C.