Vous l'avez reconnu ?.......

mardi 10 juin 2008

Où il est question de l'Irlande....


C'est en classe de 4ème que se passe l'anecdote que je vais vous livrer. Je n'étais au collège que depuis la rentrée de septembre et je me sentais encore un peu isolée. Je n'ai d'ailleurs que fort peu de souvenirs de cette année-là, si ce n'est celui que je vous raconte aujourd'hui.
En classe, j'étais seule sur un petite table de la rangée de gauche, le long des fenêtres. De ma place, le ciel était parfaitement accessible à mon regard et à mes rêves...
A cette époque, j'aimais déjà beaucoup l'histoire - qui ouvre la porte de mon imagination - mais fort peu la géographie, que je trouvais technique, scientifique, froide et pour tout dire, un peu ennuyeuse. L'histoire des hommes, la grande comme la petite, s'accrochait très facilement à ma mémoire alors que les caractéristiques détaillées du milieu dans lequel ils vivent m'intéressaient fort peu. Inutile de vous dire que je délaissais les leçons de géographie.
La période des compositions trimestrielles constituait dans notre univers scolaire un véritable rituel qui mobilisait toute notre énergie mais cela ne m'avait pas pour autant motivée et je ne savais rien, je n'avais rien appris, je n'avais rien révisé en géographie. Que faire donc pour cette composition que je redoutais ? Je décidai de préparer une "anti-sèche" - nous, nous disions une "pompe". La veille du jour fatidique, je me lançai donc dans la préparation d'un brouillon et je choisis le relief de l'Irlande, le programme de la classe de 4ème étant l'Europe physique, je suppose. Quelle chance ! Le sujet tomba justement sur ce thème-là... Je fis semblant d'écrire sur mon cahier tout ce que je savais puis quand je jugeai que suffisamment de temps s'était écoulé - raisonnable pour rédiger un vrai brouillon - je sortis discrètement mon "trésor" que j'avais pris soin de ne pas plier en quatre dans ma poche ou au fond de mon cartable, je le posai sur ma table à côté de ma feuille double de composition et je recopiai, tout simplement...
Mademoiselle Fanton, notre professeur, s'arrêta un instant vers moi et lut ce que j'écrivais. Tout lui parut normal et elle s'éloigna. Je n'ai même pas le souvenir d'avoir tremblé tant j'étais sûre de moi et de mon scénario.
Mon subterfuge passa totalement inaperçu et - j'en ai un peu honte aujourd'hui - j'obtins un 16 à ce devoir. 16 points volés qui ont dû quand même laisser leur trace de culpabilité car jamais je ne recommencerais, ni cette année-là, ni le autres années de collège, ni pendant mes années de lycée.
Je me souviens quand même que sur l'instant j'ai retiré une certaine fierté de ne pas m'être fait surprendre. Il faut dire que la peur d'une mauvaise note sur le bulletin et de ses conséquences, que ce soit au collège ou à la maison, avaient dû galvaniser mon "énergie" et mon inventivité !
Mais, dites-moi, aujourd'hui, il y a bien prescription, n'est-ce pas ? Sinon, comme le cancre de Jacques Prévert, j'efface tout, "les dates et les noms, les phrases et les pièges" et je laisserai les "huées des enfants prodiges" s'évanouir dans l'air pur du petit matin....
Françoise

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